Vide
Texte et tableau de Jessica Karuhanga
A
Je tirai les nœuds, tes petites spirales, du bout de ma langue
Entre les
Doigts comme des cloches
Balancement de parfums de noir
Reconnus par le noir
B
Je rabaisse souvent les couvercles à la poussière de la terre
Parce que nos vies n’avaient jamais compté
Mais la prochaine fois, je vais essayer de rendre ton regard
Avec nostalgie
Pour tisser à travers les roseaux
fouet a fouet
comme si c’étaient des feuilles de nénuphar
C
Pour tous ceux qui ont aimé Ruby Dee,
Vous voyez le réglage de l’eau dans la gouttière. Vous demandez à la commission. La peur derrière votre
demande n’est pas aussi lourde que mon silence. Le puits est maintenant à sec. Nous passons. Il n’y a que des notes d’encens dans le froid. La brûlure du tapis sur mes genoux pourrait limer des os. Je me souviens d’un plafond. Il y’avait de la lumière ondulante sur une chaussée humide. Je m’occupais du fossé. Tu étais accueillant. Tu parlais doucement à travers une vitre baissée. La fenêtre roule sur une langue. Le caoutchouc roule sur une chaussée humide. Tu me suivais chaleureusement à la maison. Toi, ralentissant, dit, «Salut toi. Ne te souviens-tu pas de moi ? Nous nous déjà sommes rencontrés». «Je ne me souviens pas de cette première rencontre, mais le mensonge qui répondit ” Oui ” pris facilement forme. Je m’occupais du fossé lorsque j’étais tombé dans le “Oui”. J’étais dans ta voiture. J’étais dans ta
maison. J’étais sur un lit. J’étais dans ta voiture. Tu me conduisis à la maison.
A mon bien-aimé (d’un jour),
Nos corps se replient l’un dans l’autre et l’un et autour de l’autre. Dans l’acte sexuel et nos étreintes, nous serons toujours des frontières l’un pour l’autre. Mais je vais quand même écouter les ondulations de tes pierres jetées en l’air. Repose ton oreille sur mon dos. Du sang se transfèrera entre toi et moi à travers des brosses fugaces. Mes lignes transition dans tes lignes. Au sein de nos mains attirantes, nos lignes, et les frissons des poils de nos bras. Je (envisage, et rêve de) dessine avec mes lèvres des cercles sur ton ventre, sur tes poignets et sur l’intérieur de tes coudes.
Dans tous les cas, je sors de mon corps. Je disparais. Je cherche à me retrouver ici avec l’espoir que tu pourrais me voir. J’ai désespérément l’espoir que ton tremblement est plus un réflexe ou un effondrement après ta jouissance. Je pourrais être n’importe quoi. Tu es dense. Tu regardes à travers des images de chair. Je peux sentir le creusement de tes pieds dans les déserts. Plus tard je suis dans le parc, j’attends sur un banc, je te vois jouer au ballon avec ta famille. Ta bien-aimée, elle, va toujours me regarder sévèrement. Dans ses yeux je suis la piqure de gouttes. La frustration est la même.
Dans le second cas, je sors de mon corps. Je frotte violemment les taches pour les enlever. Je chie ton poison. Les empreintes de tes pouces sur le bas de mon dos. Je rêve que tu es une abeille. Je bouge pour parler au médecin, mais même mon souffle est silencieux. Il n’y a que des notes d’encens dans le froid. Les déclics sont des ondes qui se poursuivent. Quand elle m’embrasse, les vérités qui répondent «Oui» prennent forme, mais je gèle. Les déclics sont comme des échos des guerres mythiques quand père parle en langues pendant que minuit descend les rideaux de cascade de sa chambre. C’est ce que j’entends à travers les craquements de la base des portes fermées. Le bavardage saigne à travers les protège-dents.