Mon rouge aguicheur
De Ruth Lu. Photo de Mariam Armisen
La sensualité que l’on accorde au rouge,
Telle couleur a conscience de son pouvoir,
Inconnue aux lèvres rouge écarlates,
Sais-tu que tu captures des âmes en marchant ?
Ignores-tu la candeur qu’en sort, toi si parfaite,
Mes écrits n’ont de lien mais l’imaginaire joui,
Je n’attends guère que tu te retournes,
Le monde se stoppe net, le feu est rouge,
Toi et tes lèvres le sont encore plus voire mieux,
Mes aïeux crieraient car je ne suis plus pieux,
Qu’importe qu’il soit encore de nos jours ?
La petite demoiselle réalisant un sprint,
M’aurait effleuré, et m’aurait rallumé,
En son élan, elle n’heurta point que ma personne,
D’autres n’y échappèrent pas, seule à moi,
A moi, elle sourit et rebroussa chemin,
Un étau enveloppa mon cœur, et mon visage,
Ce narquois se vêtu d’un sourire niais,
Dont la longueur du Golden Gate ne limite point,
Des excuses, des mains et un vernissage,
Une distance vite comblé par des regards,
D’un inconnu tu me transmis un biais,
Sur lequel tu me fis promettre de t’attendre,
Je scrutai la salle, et me hâtais sur ce billard,
Au loin je ressentais tes yeux au creux de mes reins.
Un aguicheur se présenta, tu me fixais,
Il se rapprocha, tu fulminas de colère,
Et seul chose à laquelle mon esprit pensa, fût ma théière,
Alors tu vins à moi, m’enlaça avec ta suspicieuse tendresse,
Le verre de trop finit par m’achever, et ton sourire grandit,
On le voulait, on l’attend depuis que tu m’avais frôlé,
Ainsi on refit la scène du midi, elle me porta à son sein.