Le Festival “Painting the Spectrum
Le Festival “Painting the Spectrum”, un évènement culturel de référence de l’organisation SASOD (Society Against Sexual Orientation Discrimination)
Extrait d’une conversation avec Joel Simpson et Ulelli Verbeke, recueilli par Cases Rebelles. Photos de Ulelli Verbeke
Joel Simpson: En 2003 , le Parlement du Guyana débattait le fait d’inclure ou de ne pas inclure l’orientation sexuelle comme motif de discrimination dans nos Constitutions. Avec un groupe d’étudiants partageant les mêmes idées nous avons décidé de former le groupe de pression étudiant pour plaider en faveur de l’adoption de cet amendement. Parce que cela signifiait qu’il y aurait une protection juridique en vertu de la Constitution pour les personnes homosexuelles et bisexuelles. Nous n’avons pas réussi à obtenir que l’amendement soit adopté, simplement parce qu’il n’y a pas eu de vote du Parlement quand l’amendement a été mis au débat. Ils l’ont tout simplement mis à l’écart en quelque sorte. Nous avons décidé que nous allions poursuivre nos efforts pour la défense des personnes LGBT au Guyana et en particulier leur protection juridique.
J’ai commencé SASOD quand j’étais étudiant en deuxième année ; mais en 2004 j’ai obtenu mon diplôme et quelques-unes des personnes impliquées au départ, et qui le sont toujours aujourd’hui ont été également diplômées cette même année 2004-2005. Donc, nous n’étions plus étudiants, mais on militait encore sous la bannière SASOD, et donc a décidé de passé de Etudiant (Student)contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle à la Société (Society) contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle ( SASOD ) . Notre but initial était la mobilisation communautaire, amener les gens à se visibiliser et se prononcer sur les droits des LGBT au Guyana , à contester la stigmatisation en quelque sorte. Donc, nous avons fait beaucoup de groupes de soutien mensuels juste pour permettre aux personnes d’échanger les unEs avec les autres de manière détendue – en tant que homosexuelLEs, amies et alliés des personnes gays .
Après cela, nous avons décidé que nous voulions nous attaquer à l’éducation du public. Donc, en 2005, nous avons voulu accueillir le premier Festival cinématographique LGBT des Caraïbes et en Octobre de cette année-là, nous avons présenté la première édition du festival Painting The Spectrum ici à Georgetown . Ce festival est notre événement de référence dans le calendrier et il se passe chaque été – c’est devenu un point de repère à un tel point que SASOD arrive à ses 11 ans et le Festival arrive à ses 10 ans.
Notre premier lieu pour le festival était à un endroit appelé Sidewalk Café, à Georgetown. Chaque mois de Juin depuis les 9 dernières années, nous organisons le Festival avec des projections trois fois par semaine ; parfois deux fois par semaine , ça dépend de combien on peut se permettre. Au Festival, ce que nous aimons c’est d’avoir des événements spéciaux après les films de manière à ce que les gens aient l’occasion d’échanger, et ça nous éclaire sur la manière dont les gens réfléchissent. Nous menons des discussions, on leur demande comment ils ont apprécié la projection; Parfois, les participants partage des histoires personnelles. L’année dernière, nous avons eu le réalisateur du documentaire, YANA . C’était une grande année pour nous, car nous fêtions le 10e anniversaire de SASOD . En plus du Festival du film nous avons eu une exposition photographique, le lancement d’un documentaire et nous avons eu Nhojj. Nous avons fait une fête au Sidewalk Café .
Ulelli Verbeke: En ce qui concerne la sélection des films, nous lisons des avis et nous examinons aussi des films nous-mêmes, nous essayons de projeter des documentaires, des films grand public, des films à petit budget … il est difficile d’obtenir des films, mais nous faisons de notre mieux. Avant de projeter les films, nous les examinons toujours ou on demande au x gens de les voir, ou on leur demande des conseils, ce qu’ils aimeraient voir.
L’atmosphère au Festival a changé ; au début il y avait beaucoup de curiosité, les gens venaient, incertains – ou ils venaient, mais ne le disaient pas à leurs amis qu’ils venaient ou ils n’amenaient pas leurs amis – par peur du ridicule. À une époque, nous avions des spectateurs de la communauté chrétienne qui assistaient au Festival et essayaient de faire passer le message que c’était mauvais. Maintenant, c’est plus récréatif, plus festif. Il y a de plus en plus de jeunes qui se montrent. Je ne sais pas ce que ça va donner cette année. Nous ne savons pas encore où nous allons accueillir le Festival ; ces 9 dernières années, c’était au Sidewalk Café mais ça pourrait ne pas être disponible cette année parce que leurs conditions/leur situation ont changé. Nous essayons de trouver un lieu agréable parce que cette année c’est le 10ème anniversaire.
Cette année, le projet c’est de mener le Festival hors de la ville, à Barbosa.